Qu’est-ce que l’adénome ou l’hypertrophie bénigne de la prostate ?

 

Définitions

L’adénome de la prostate ou hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est une augmentation anormale de la taille de la glande prostatique chez l’homme, par une tumeur bénigne qui se développe aux dépens de la partie crâniale de la prostate, avec des nodules fibro-épithéliaux dans la zone de transition qui entoure l’urètre.

On l’appelle parfois également hyperplasie bénigne de la prostate ou hyperplasie adénomyomateuse de la prostate.

 

Épidémiologie

Il touche 80 % des hommes de plus de 50 ans et correspond au vieillissement du tissu prostatique, en faisant une des maladies les plus communes chez les hommes. L’incidence augmente linéairement avec l’âge pour atteindre son maximum à 79 ans et la prévalence est la plus basse à 45-49 ans (2,7 %) pour augmenter jusqu’à l’âge maximum de 80 ans où elle atteint 24 % (de 13 % à 46 %). Plus de 50% des hommes âgées de plus de 60 ans et plus de 90% de ceux de plus de 80 ans présenteraient une hypertrophie.

En 2009, dans le monde, deux hommes sur trois souffraient de troubles urinaires liés à l’HBP à partir de la cinquantaine. La même année, en France, plus d’un million d’hommes âgés de plus de 50 ans étaient porteurs d’une HBP.

En France, plus d’un million d’hommes âgés de 50 à 80 ans sont concernés par une hypertrophie bénigne de la prostate et près de 70 000 patients se font opérer chaque année de cette pathologie.

L’HBP n’est pas un état précancéreux et n’augmente pas le risque de cancer prostatique.

 

Symptômes

L’hypertrophie bénigne de la prostate fait grossir la zone transitionnelle de la prostate et provoque une obstruction de l’urètre, ce qui freine l’évacuation de l’urine par la vessie. Elle provoque également la contraction du muscle lisse dans la glande.

Les symptômes sont essentiellement des troubles de la miction :

  • augmentation de la fréquence des mictions (pollakiurie) par envies fréquentes d’uriner ;
  • envies d’uriner pressantes (impériosités)
  • mictions de petit volume ;
  • difficulté à commencer et arrêter la miction, avec la nécessité de forcer pour débuter l’évacuation des urines ;
  • diminution de la force du jet, voire une intermittence de ce dernier ;
  • gouttes retardataires après la miction ;
  • pollakiurie nocturne ou nycturie ;
  • impression de vidange incomplète à la suite de son incapacité à vider complètement sa vessie ;
  • une baisse de force à l’éjaculation.

Rarement l’HBP est révélée par une rétention urinaire aiguë due à la prise d’un nouveau médicament, une anesthésie, une infection urinaire ou une constipation.

 

Facteurs aggravants

  • La prise de certains médicaments avec effet atropinique.
  • L’obésité

 

Diagnostic

Il se réalise le plus fréquemment par :

  • le score symptomatique du type de l’International Prostate Symptom Score (IPSS)
  • un examen physique comprenant en bilan de première intention :
    • un toucher rectal (palpation de la prostate à travers le rectum) qui permet d’en apprécier la taille ;
    • une débitmétrie urinaire ;
    • une mesure du résidu post-mictionnel par sonde à ultrasons.

L’exploration peut être complétée par une échographie de la prostate via le rectum, un examen cytobactériologique urinaire ou une prise de sang avec dosage de l’antigène spécifique de la prostate ou PSA.

 

Complications

  • Rétention urinaire aiguë (par médicaments, intervention chirurgicale ou anesthésie, infection urinaire) ou chronique (favorisant l’apparition d’une insuffisance rénale).
  • Infection urinaire et calcul vésical dus à la stagnation de l’urine dans la vessie suite à une vidange insuffisante.

 

Traitements allopathiques

Il n’existe pas de traitement permettant de guérir la maladie. Selon la gêne causée par les symptômes et de l’impact sur la qualité de vie du patient, il est prescrit dans l’ordre :

  1. Des règles hygiéno-diététiques consistent à réduire la consommation de liquides, d’alcool – notamment le vin blanc et le champagne ainsi que la bière – et de boissons caféinées (thé, café). L’exercice physique et notamment la marche sont recommandés afin d’éviter la position assise prolongée.
  2. Des plantes (phytothérapie), sans effets secondaires.
  3. Des médicaments :
    • alpha-bloquants pour détendre les muscles lisses de la prostate et du col de la vessie. Leurs effets secondaires les plus fréquents sont l’hypotension orthostatique, les troubles de l’éjaculation, la congestion nasale et la fatigue.
    • inhibiteurs de la 5-α réductase qui bloquent la production de dihydrotestostérone, une hormone responsable de l’hyperplasie de la prostate. Les effets indésirables sont une dysfonction érectile persistante après l’arrêt du traitement, une infertilité masculine et/ou altération de la qualité séminale réversible à l’arrêt du traitement, dépression, diminution de
      la libido persistante après l’arrêt du traitement, incidence plus élevée de cancer de la prostate de haut grade.
    • anticholinergiques qui diminuent les effets de l’acétylcholine sur le muscle lisse de la vessie et avec effets indésirables : sécheresse buccale, constipation, troubles cognitifs, risque de rétention vésicale.
    • inhibiteurs de l’enzyme phosphodiestérase 5 (PDE-5), qui traitent les troubles de l’érection : strictement contre-indiqués avec la prise concomitante de dérivés nitrés (peut entraîner une hypotension sévère mortelle) ; effets secondaires : céphalées transitoires, rougeurs de la face, congestion nasale, altération transitoire de la perception des couleurs.
  4. Un traitement radiologique pour provoquer l’occlusion des artères prostatiques puis la nécrose de la prostate.
  5. Des traitements chirurgicaux (ablation d’une partie ou de la totalité de la prostate qui peut entraîner des difficultés urinaires et des problèmes sexuels, surtout d’érection) :
    • La prostatectomie (énucléation de toute la prostate) et l’adénomectomie (suppression du seul adénome) prostatique sous pubienne, en cas de gros adénome. Les complications peuvent être : rétention urinaire (blocage de la vessie), formation de caillots dans la vessie, saignement, infection urinaire, éjaculation rétrograde, incontinence, rétrécissement
      secondaire du canal de l’urètre (rare).
    • L’incision cervico-prostatique : incision du col vésical et de la prostate dont le but n’est pas de réduire l’adénome mais de couper au niveau du col vésical afin de réduire la résistance de sortie de la vessie. Elle ne s’applique qu’aux petites prostates sans lobe médian proéminent.
    • La résection endoscopique (ou transurétrale) de la prostate est la technique la plus utilisée. Elle consiste à retirer l’adénome sous forme de copeaux par voie naturelle en laiss ant la coque prostatique. Les complications post-opératoires comprennent : hémorragies (3 à 12,5 %), TURP Syndrom par hyponatrémie et intoxication par l’eau, sténose de l’urètre dans 10 % des cas, formation de caillots dans la vessie, incontinence (1 % des cas), éjaculation rétrograde dans 80 % à 100 % des cas, un taux de mortalité de 0,1 à 0,25 %.
    • La thermothérapie par microondes transurétrales (TMTU) qui entraîne une nécrose de coagulation par élévation locale de température intra-prostatique. Ou la thermothérapie par radiofréquence, ou TUNA (pour Transurethral needle ablation), qui envoie un courant de radiofréquence monopolaire entraînant une nécrose de coagulation par chauffage.
    • L’électrovaporisation de prostate est réalisée grâce à un courant de section à haute énergie (de 180 W à 300 W) pour la destruction du tissu adénomateux en utilisant une anse boule.
    • Le laser : il existe plusieurs types de lasers selon les cristaux utilisés à la source. Les deux les plus utilisés sont le laser KTP et le laser Holmium. Tous ces lasers sont des lasers YAG (Yttrium-Aluminium-Grenat) auxquels d’autres cristaux ont été ajoutés et qui confèrent à la lumière des propriétés physiques différentes.

 

Traitements naturels

Les méthodes naturelles recommandées sont : la naturopathie, la phytothérapie (plantes), l’acupuncture ou la digipuncture, l’oligothérapie, l’homéopathie, le traitement des facteurs psychologiques (émotionnels, mentaux). Et si possible en combinant plusieurs méthodes afin d’agir sur les quatre plans de l’être humain pouvant être en cause (physique, énergie, émotion, pensée), grâce à la méthode PEEPS.

 

Références

fr.wikipedia.org, futura-sciences.com, sante-medecine.journaldesfemmes.com, notretemps.com, maxisciences.com, doctissimo.fr, pharmacomedicale.org

 

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