Le jardinage est un sport doux.
Le jardinage est comparable à la pratique d’un sport doux : trois heures et demie correspondent à une perte de 1000 Kcal, ce qui est équivalent à pratiquement deux heures de jogging. En fait, les médecins recommandent pour garder la forme une dépense quotidienne de 156 Kcal ce qui se traduit par 45 min de taille de rosiers ou 25 min de bêchage. Cette activité a aussi l’avantage de solliciter tous les muscles de façon répétitive et sans à-coups… La répétition de mouvements très divers, se baisser, se pencher ou fléchir les genoux, améliore la souplesse.
C’est donc une activité qui demande des efforts modérés mais réguliers, ce qui est essentiel pour avoir des effets bénéfiques sur la santé. Autre intérêt de cette activité physique : chacun peut évoluer à son rythme, sans forcer. Même modérée, cette activité physique est essentielle pour prévenir de nombreuses maladies, et donc pour réduire le risque de mortalité et allonger l’espérance de vie.
Le jardinage entraîne sur le point de vue de la santé :
- diminution de la surcharge pondérale : Une étude réalisée par des chercheurs américains de l’Université de l’Utah montre que les jardiniers affichent un Indice de Masse Corporelle (IMC) en moyenne beaucoup moins élevé que les non jardiniers (5 kg de moins en moyenne pour les femmes, 7 pour les hommes), et sont donc moins sujets à l’obésité.
- réduction des risques cardio-vasculaires de 30 à 50% par réduction du taux de cholestérol et rééquilibrage du rythme cardiaque et de la tension artérielle. Et diminution du taux de mortalité chez les personnes déjà atteintes de maladies coronariennes.
- réduction des risques d’arthrose, de polyarthrite rhumatoïde et d’ostéoporose avec diminution des marqueurs de l’inflammation.
- réduction des risques de cancer (études hollandaises et américaines)
- prévention du cancer du côlon en favorisant la digestion et en accélérant la durée du transit
- réduction du risque de diabète : la pratique physique a un effet hypoglycémiant. Les médecins évaluent à 6% la réduction du risque pour une dépense de 500 Kcal minimum par semaine soit environ 2 h de jardinage par semaine.
Autres avantages :
- lutte contre les mauvaises habitudes alimentaires : grignotage, alimentation mal équilibrée,
- lutte contre la sédentarité (les adultes passant 40% de leur temps libre devant la télévision).
- permet de profiter de tous les bienfaits de l’exposition au soleil et des activités de plein air.
- la consommation des produits en direct de son jardin est la garantie d’une alimentation apportant des nutriments essentiels.
Certaines tâches comme bêcher son jardin, tondre ou tailler sont assimilées à des exercices physiques intenses car elles demandent des efforts particuliers. Les outils modernes permettent de travailler en respectant son corps.
Le jardinage a également des bienfaits psychologiques :
- 84 % des jardiniers font des projets d’avenir contre 68 % des gens en moyenne
- 70 % se jugent en forme contre 57 % des gens en moyenne.
- 75 % des jardiniers disent avoir suffisamment d’énergie pour affronter les impératifs de la vie quotidienne. Le taux descend à 57 % chez les sujets qui ne
jardinent pas. - c’est une création personnelle gratifiante, agir sur son environnement pour l’embellir ne procure que des satisfactions… jardiner stimule la créativité.
- remet en contact avec la nature et avec la terre.
- procure une activité manuelle concrète permet aussi de retrouver un ancrage, forme de thérapie par le plaisir
- stimule les fonctions cognitives. Il faut savoir se repérer dans le temps et dans l’espace, mémoriser les noms des végétaux…
- permet de renforcer son tissu relationnel et la confiance en soi, car les amateurs s’échangent des conseils et reçoivent des compliments.
- chasse le stress et l’anxiété : les symptômes liés au stress diminuent dans les 4 à 6 minutes qui suivent la vue sur de la verdure ; ce qui veut dire que le contact visuel avec les plantes, tel qu’une plantation d’arbres en ville ou un parc, même bref, doit être bienfaiteur pour se remettre du stress quotidien.
- atténue la dépression
- réfrène les comportements agressifs.
- concourt au bonheur : la présence d’un parc ou d’un jardin à proximité de son domicile apporte déjà une grande dose de bonheur mesurable. « Si tu veux être heureux toute ta vie, fais-toi jardinier », dit un vieux proverbe chinois.
Hortithérapie : le jardin thérapeute
En milieu médical, utiliser des plantes et des activités de jardinage afin d’améliorer l’état physique et psychique est devenue une science : l’hortithérapie. Elle est employée pour soulager les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les enfants autistes, hyperactifs ou anorexiques.
Balbutiante en France, bien que fondée dès la fin du XVIIIème siècle par le psychiatre américain Benjamin Rush, cette discipline s’appuie en partie sur cette fibre émotionnelle pour accompagner le traitement de l’autisme, des migraines, de la dépression profonde, de l’épilepsie ou pour soigner les personnes âgées. Jardiner ainsi est « susceptible de prévenir l’émergence de certains troubles ou d’une dépendance, d’infléchir le cours de certaines pathologies (neurologiques, psychiatriques), d’améliorer les conditions de vie », résume Denis Richard, chef de service à l’hôpital Henri Laborit à Poitiers.
- Le dernier plan Alzheimer oblige les unités à se doter d’un jardin de préférence « thérapeutique » où les patients, leur famille et le personnel hospitalier se réunissent pour biner ou désherber. Le CHU de Nancy a déjà créé un jardin thérapeutique pour les patients atteints d’Alzheimer.
- Dans une institution psychiatrique londonienne, les jardins font partie du traitement des patients. On y a créé un jardin sensoriel, un arboretum et un jardin collectif. De quoi procurer aux patients des lieux de détente où ils peuvent trouver la sérénité et leur fournir l’occasion de s’adonner au bêchage ou au désherbage des platebandes.
- Dans certaines prisons, on a également observé que le jardinage avait un effet apaisant et qu’il permettait de réduire le nombre d’agressions entre prisonniers.
- D’ici à 2020, le ministre britannique de l’Éducation nationale envisage de réintroduire de grands espaces verts dans les écoles pour y dispenser des cours de jardinage
susceptibles d’endiguer la violence des jeunes adolescents.
Références
Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF) http://www.snhf.org/
Le figaro http://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/06/06/10253-psycho-jardin-sur-ordonnance
En savoir plus
Article lié : Comment le jardinage prévient l’obésité.
Quand jardiner soigne de Denis Richard (Delachaux et Niestlé, 2011).