L’alchémille vulgaire

 

Noms

Nom latin : Alchemilla vulgaris ou  Alchemilla arvensis.

Noms communs : manteau de  notre Dame, patte de lapin, pied de griffon, porte rosée, herbe aux femmes.

 

Habitat

Toute l’Europe, sauf le pourtour méditerranéen, en moyenne montagne, dans les pâturages humides.

 

Histoire et mythologie

L’alchémille (en latin alchemilla) tient son nom des alchimistes du Moyen Age qui récoltaient sur ses feuilles (en forme de réceptacle chez certaines espèces) la rosée ou « eau céleste » (goutte de forme parfaite, comme un diamant, qui n’adhère pas à la feuille) pour soigner les troubles féminins. Surnommée « manteau des dames » par la forme en capuchon des feuilles et par sa propriété de raffermir les tissus de l’appareil génital féminin.

Autrefois plante sacrée en Islande, le Manteau de Notre-Dame était ­dédié aux divinités germaniques de la fécondité, et en particulier associée à la déesse Freya, déesse de la terre et de la fertilité dans la ­mythologie nordique (les gouttes  d’eau sur les feuilles de la plante symbolisent les larmes qu’elle verse en raison de l’absence fréquente de son mari, Odin). On lui prêtait des vertus ex­ceptionnelles comme le pouvoir de rendre leur virginité aux femmes.
À la Renaissance, on lui prêta également la réputation de faire renaître la virginité ou de rendre leur beauté aux seins flétris.

La floraison du Manteau de Notre-Dame s’étend de mai à juillet. La récolte de la plante a lieu idéalement en mai, le mois de Vénus.

 

Propriétés et indications

On utilise les parties aériennes de la plante ou la plante entière.

  • Système  génital féminin : action hormonale, antifongique, hémostatique et antihémorragique, antioxydante.

-> Indications : déficit en progestérone ou excès d’œstrogènes et symptômes associés (syndrome pré menstruel, pré ménopause et ménopause, prise de poids, œdèmes et rétention d’eau, jambes lourdes, irritabilité, migraine, fatigue, cycles irréguliers, règles douloureuses (dysménorrhées) ou abondantes (hyperménorrhées, ménorragies et métrorragies), aménorrhées primaires chez la jeune fille, mycoses génitales (candidoses), leucorrhées, prurit vulvaire, infertilité / stérilité, fausses couches, contractions prématurées en fin de grossesse, fibrome utérin, kystes ovariens, endométriose, mastoses, hyper galactorrhée (montée de lait excessive), appui précieux dans le cancer du sein, soins après : accouchement, épisiotomie, césarienne, IVG, fausse couche, …)

  • Système digestif : action astringente (tanins), antidiarrhéique, stomachique.

-> Indications : diarrhée (chronique avec congestion du foie ou chez la femme enceinte), dysenterie, ­gastro-entérites, météorisme, diabète, obésité chez la femme.

  • Système circulatoire : action antihémorragique, veino-constrictrice.

-> Indications : jambes lourdes, hémorroïdes.

  • Système cutané : action cicatrisante en usage externe (plaies, ulcères, cellulite, vergetures)

 

 

Utilisation

EPS (extrait fluide de plante fraiche standardisé) ou Phytostandard :

  • Règles abondantes ou hémorragiques : 5 ml (ou 1 cuillère à café) dans un verre d’eau, 2 à 4 fois par jour pendant tout le cycle.
  • Déficit en progestérone : 5 ml (ou 1 cuillère à café) dans un verre d’eau, 2 fois par jour du 10è au 25è jour du cycle.
  • Mycoses vaginales : 5 ml (ou 1 cuillère à café) dans un verre d’eau, 2 fois par jour pendant un mois et demi.

Teinture-mère (alchemilla TM) :

  • Usage interne : 30 gouttes, 2 à 4 fois par jour par cures de 3 semaines renouvelables après arrêt d’une semaine, idéalement du 10è (ou 14è) jour du cycle à la fin des règles. Cures préventives régulières (30 gouttes, 2 fois par jour) de 3 semaines par mois pendant la grossesse et après la grossesse (pendant 6 semaines).
  • Usage externe : diluée au 10è (ou 1 cuillérée à soupe pour 1 dl d’eau), en compresses locales (leucorrhées, prurit vulvaire, mycoses).

 

Associations possibles

  • Règles abondantes ou hémorragiques : hamamélis (EPS ou TM), achillée millefeuille (EPS ou Millefolium TM) ou sanguisorbe (Sanguisorba TM) ; 1/3 pour 2/3 d’alchémille, même dosage.
  • Déficit en progestérone : mélisse (EPS ou Melissa officinalis TM) ou gattilier (EPS ou agnus-castus TM), même dosage.
  • Mycoses vaginales : réglisse EPS ou échinacée (EPS ou Echinacea TM), même dosage.
  • Leucorrhées, prurit vulvaire, mycoses : camomille allemande (Chamomilla TM), à moitié avec l’alchémille en compresses locales.
  • Mastose, syndrome prémenstruel : Gel Oemine Vitex (alchémille et gattilier), usage externe, 1 ou 2 applications par jour.

 

Précautions

Aucune toxicité, pas d’interaction connue hormis les traitements par les anti-vitamines K. A utiliser avec prudence ou à éviter chez les personnes présentant un risque de phlébite, de gastrite ou d’ulcère gastroduodénal ; ne pas cumuler avec les contraceptifs oraux. Son utilisation nécessite d’en parler à son médecin en cas de traitement hormonal ou médicamenteux. Persévérer de 3 à 6 mois pour stabiliser l’équilibre hormonal.

 

Alimentation

Les feuilles sont consommables aussi bien par l’homme que par le bétail, elles donnent un goût particulier au lait et au fromage. On peut utiliser les feuilles séchées, accompagnées de feuilles de primevère officinale, pour parfumer le thé.

 

Famille botanique

Plusieurs centaines d’espèces dans le genre Alchemilla, dont l’alchémille des Alpes (en hautes montagnes).

La famille des Rosacées (une centaine de genres et plus de 3300 espèces) est très importante en :

  • phytothérapie et homéopathie : sorbier, aubépine, prunellier, églantier, ronce commune, benoîtes, potentilles, reine-des-prés, pimprenelle, aigremoine, néflier, laurier-cerise, etc.
  • alimentation : elle fournit la majorité de nos arbres fruitiers (pommier, poirier, amandier, prunier, abricotier, pêcher, cerisier, cognassier …), la ronce (mûres), les fraisiers et framboisiers, etc.
  • jardin d’ornement : amélanchier, cognassier du Japon, Cotoneaster, Laurier-cerise, Potentilla, Pyracantha, et tous les rosiers, …

 

Références

Jean-Pierre Théallet, Christian Escriva, Bérangère Arnal, Caroline Rivolier, H. Voisin, LePoint.fr, Wikipédia, www.doctissimo.fr/, www.helsana.ch/fr/

 

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