Le thym

 

Noms

Nom latin : Thymus vulgaris.

Noms communs : Thym vulgaire, farigoule (de son nom occitan : farigola), frigoule, barigoule, pote.

Étymologie : Son nom vient du grec thymos qui signifie « parfumer » ou thumon qui signifie « esprit » ou « fumée », « offrande (que l’on brûle) » et « parfum », à cause de l’odeur agréable que la plante dégage naturellement ou lorsqu’on la fait brûler (lors des rites religieux). Le nom provient de l’égyptien tham, nom d’une plante servant à embaumer les corps ou de la racine grecque thy, signifiant « exhaler une odeur ».

 

Habitat

Tout le pourtour méditerranéen, sur les coteaux arides : midi de la France, Italie, Espagne, Portugal, …

 

Histoire et mythologie

  • Les Égyptiens et les Étrusques utilisaient le thym mélangé aux onguents pour embaumer leurs morts. Le thym fait encore partie des ingrédients utilisés par les embaumeurs et les thanatopracteurs.
  • Les Grecs en brûlaient devant l’autel de leurs dieux, les places publiques et les riches demeures, pensant que cette plante était source de courage ; ils en mettaient aussi dans leurs plats ; le thym était aussi utilisé à profusion comme parfum stimulant qu’ils versaient dans leur bain ou dont ils s’oignaient le corps.
  • La mythologie grecque raconte que le thym est né des larmes de la belle Hélène de Troie, transformées par les Dieux en plante bénie. La légende veut que Pâris enleva Hélène et que la princesse était fort triste : à chaque larme qui tombait de ses yeux sur le sol, naissait une touffe de thym.
  • Les Romains, la diffusant en Europe, en faisaient de nombreuses sortes de cosmétiques (eau de toilette parfumant même leurs couches pour jouir d’un meilleur sommeil, baume censé retarder le vieillissement). Les Romaines s’en servaient pour se parfumer et le brûlaient pour purifier l’air. On assimilait alors aussi le thym au courage.
  • Ce symbole de courage se perpétue en Europe du Nord au Moyen Âge, notamment lors des Croisades. Les damoiselles et les femmes des chevaliers brodaient des abeilles voletant près d’une branche de thym sur les écharpes qu’elles offraient à leur chevalier qui partait trop loin de leur cœur, pour les protéger du danger durant leurs conquêtes.
  • Les sorcières fabriquaient des philtres d’amour à base de marjolaine, de thym, de verveine et de fleurs de myrte. Il était aussi placé sous les oreillers (car il favoriserait le sommeil en chassant les cauchemars et la mélancolie) et sur les cercueils lors des funérailles car on pensait qu’il facilitait le passage dans l’autre vie.
  • À l’époque de la Révolution en France, le thym est la plante correspondant au 28 Prairial du calendrier républicain (16 juin).
  • À partir du 16ème siècle, le thym est devenu l’emblème de la cuisine provençale.
  • Dans le langage des fleurs, il est symbole de courage, amour durable, esprit de créativité, dynamisme et résistance physique.

 

Propriétés et indications en phytothérapie

On utilise les feuilles et sommités fleuries séchées de la plante, récoltées du printemps à l’été.

  • Système immunitaire : action antibactérienne, antivirale, tonique, immunostimulant, stimulant des corticosurrénales, antiseptique, anti-infectieux à large spectre (staphylocoques, streptocoques, E. Coli, bacille du charbon, …).

-> Indications : affections virales, grippe, anémie, rachitisme, chlorose, atonie, perte d’appétit, asthénie ou fatigue générale, convalescence, maladies infectieuses, épidémies, typhoïde, cancer.

  • Système respiratoire : action expectorante, antitussive ou béchique, tonique respiratoire, antiseptique des poumons, spasmolytique bronchique.

-> Indications : troubles ORL du nez, gorge, pharynx, oreilles ; refroidissements, rhume, rhinite, rhinopharyngite, sinusite, angine, amygdalite, maux de gorge, trachéite, croup, toux (sèche), affections pulmonaires, bronchite (aigue ou chronique), coqueluche, emphysème, asthme (humide), tuberculose, pneumonies, pleurésies.

  • Système digestif : action antiseptique du tube digestif, stomachique, carminatif, cholérétique, stimulant  biliaire, draineur du foie, anthelminthique ou vermifuge, antispasmodique, apéritif.

-> Indications : affections intestinales, météorisme, ballonnements, flatulences, crampes et  spasmes intestinaux, aérophagie, gastrite chronique, atonie digestive, troubles de l’appétit, digestion pénible, fermentations et infections intestinales, dysenterie, colites, diarrhées, tous parasites intestinaux ; maladies du foie, chimiothérapie du cancer (draineur du foie), obésité ; inflammations bucco pharyngées, mauvaise haleine, stomatites, caries, abcès dentaire (rinçage et gargarisme).

  • Système cutané : action antibactérienne, antivirale, antifongique, antiparasitaire, cicatrisante, désodorisant, retarde le blanchiment des cheveux, antipelliculaire.

-> Indications : herpès, démangeaisons ou chute des cheveux, dermatoses, acné, lichen, eczéma, furoncles, furonculose, zona, gale, teigne, mycoses, pédiculose, poux (phtiriase), abcès, panaris, ulcères, plaies, brulures, piqûres
d’insectes (plante fraiche en friction ou HE diluée), contusions, bleus, foulures.

  • Système ostéo articulaire : action antalgique, stimulant révulsif puissant (bains).

-> Indications : arthritisme, arthrite, rhumatisme chronique (articulaire et musculaire), torticolis, lumbago, sciatique, goutte, rhumatismes goutteux, excès d’acide urique.

  • Système génito-urinaire : antiseptique des voies urinaires, diurétique, emménagogue.

-> Indications : règles insuffisantes, aménorrhée, leucorrhées, douleur des seins (bains), infections urinaires (cystites, urétrites), rétention d’urine.

  • Système nerveux : spasmolytique léger, sédatif, hypnotique léger.

-> Indications : angoisse, stress, insomnies, neurasthénie, apathie, fatigue nerveuse, épuisement, surmenage, dépression, maux de tête, migraines, vertiges, bourdonnements d’oreille.

  • Système circulatoire : stimule la circulation capillaire, hypertenseur.

-> Indications : troubles circulatoires, hypotension artérielle, palpitations.

 

Utilisation en phytothérapie et aromathérapie

Teinture-mère (TM ) :

  • Thymus vulgaris TM : 30 gouttes 3 fois par jour avec un peu d’eau entre les repas.

Gélules (cures de 8 à 21 jours : zona, mycoses, affections respiratoires) :

  • Seul : 2 gélules, 3 fois par jour avec un peu d’eau entre les repas.
  • En association : 1 gélule, 3 fois par jour avec un peu d’eau entre les repas.

Alimentation :

  • Le thym fait partie du bouquet garni des cuisinières (avec le laurier, le persil, le romarin et l’origan) et des herbes de Provence.
  • Sa tisane peut salutairement remplacer le café ou le thé.
  • Aromate en poudre à ajouter aux plats, salades… (apéritif, antiseptique).
  • Le thym contient : fer, vitamine K, calcium, manganèse, vitamine C (frais).

Tisanes :

  • Anémie, convalescence, atonie de l’estomac, météorisme, vers intestinaux, règles insuffisantes : infusion d’une branche séchée (thym sauvage) ou une cuillère à café rase de thym mondé (feuilles) pour une tasse d’eau bouillante (ou 20-30
    g/litre), infuser 10 mn, 3 tasses par jour après les repas, en cure de 21 jours. Une semaine avant la date des règles (insuffisantes).
  • Infections, épidémies, grippe : 20-25 g de feuilles pour un litre d’eau bouillante, infuser 10 mn, boire le litre tout au long de la journée.
  • Toux (sirops) :
    • Décoction de 30 g dans un demi-litre d’eau, faire bouillir 5 minutes, infuser 2 heures, puis ajouter autant de sucre que de liquide restant pour obtenir un sirop. 1 cuillère à café 2 ou 3 fois par jour.
    • Décoction de 250 g pour un litre d’eau, bouillir 10 mn, ajouter 250 g de miel, 1 cuillère à soupe, 3 fois par jour.

Bains :

  • Asthénie, affections respiratoires, déodorant : infusion ou décoction de plante entière dans le bain (500 g dans quelques litres d’eau).
  • Haleine, bouche, dents : décoction de 30 g par litre d’eau, bouillir 3 mn, en bains de bouche.

Lotion :

  • Plaies : 20-25 g de feuilles pour un litre d’eau bouillante, infuser 10 mn, en lavages.
  • Pour activer la pousse des cheveux : décoction de 80 g de plante entière pour un litre d’eau, faire bouillir 20 minutes, passer. En friction quotidienne.
  • Gale, poux : décoction de 100 g de plante entière pour un litre d’eau, faire bouillir 15-20 minutes, passer. En friction quotidienne après brossage (gale), en lotion après shampoing (poux).
  • Gorge, bouche, dents : faire bouillir 15 minutes 1 poignée de thym dans 2 litres d’eau, passer, sucrer au miel : en gargarismes.

Dentifrice :

  • Faire macérer 3 poignées de plante dans 1/2 litre d’eau de vie, se frotter les dents chaque jour en trempant la brosse dedans. Ou en poudre de feuilles.

Inhalations :

  • Sinusite : infusion de 50g de feuilles pour un litre d’eau bouillante, 3 inhalations par jour.

Cataplasmes :

  • Douleurs, rhumatismes, lumbago. Cataplasmes quotidiens, plante chauffée à la poêle.

Huile essentielle (HE) : très puissante, à diluer et/ou à associer à d’autres HE, préférer les variétés douces à linalol ou à géraniol.

  • Acné : HE thym à linalol 10 gouttes + HE tea tree 34 gouttes à mélanger dans 30 ml d’huile de jojoba. Appliquer 3 à 5 gouttes sur le visage matin et soir.Troubles ORL : HE Thymus satureioides ou Thymus vulgaris à thymol : en friction de la poitrine ou en inhalation sèche ou en gargarisme.
  • Système ostéo articulaire (arthrite, rhumatismes, goutte, sciatique …) : Thym à thymol et carvacol ou de préférence à linalol ou à géraniol, en cataplasme (3 gouttes dans 20 ml de crème fraiche liquide).
  • Système respiratoire (croup, sinusite, bronchite, affections pulmonaires, asthme, tuberculose, …) : thym à linalol ou thym citronné (3 gouttes diluées) en diffusion, en inhalation, en gel de poitrine, en huile de massage.
  • Système génito-urinaire (infections urinaires : cystites, urétrites) : thym à linalol ou à géraniol en cataplasme (3 gouttes dans 20 ml de crème fraiche liquide) sur le bas-ventre.
  • Système nerveux (fatigue nerveuse, dépression, …), Système digestif (troubles de l’appétit, obésité, …) : thym à linalol ou à géraniol ou thym citronné, 3 gouttes en huile de massage.

 

Précautions

  • Utiliser comme aromate seulement chez les personnes utilisant des médicaments anticoagulants (vitamine K).
  • Théoriquement, le thym pourrait diminuer l’impact d’une thérapie de substitution des hormones thyroïdiennes ou exacerber l’effet des médicaments antithyroïdiens.
  • HE à réserver à l’adulte, et déconseillée aux femmes enceintes, aux personnes allergiques aux Labiées (menthe, lavande, …).  HE contre-indiquée en cas d’insuffisance hépatique (utiliser les autres formes dans ce cas). L’usage du thymol par voie interne est contre-indiqué en cas d’entérocolite, d’insuffisance cardiaque et durant la grossesse. L’HE à thymol et carvacrol est très dermocaustique (risque de brûlure de la peau ou des muqueuses) et contre-indiquée en
    cas d’hypertension et chez l’enfant. Les HE à linalol, HE à géraniol, HE à terpinéol et HE citronnée, plus douces et donc plus conseillées, sont utilisables chez l’enfant et sur les muqueuses fragiles.

 

Associations possibles en phytothérapie

  • Coqueluche : primevère.
  • Herpès : échinacée.
  • Ballonnements, flatulences, aérophagie : angélique
  • Douleur dentaire : origan, romarin.
  • Lumbago, douleurs articulaires : feuille de chou.
  • Plaies : lavande, sarriette, eucalyptus, myrte, rose, …
  • Sinusite : eucalyptus, myrte.
  • Mycoses : bardane, lavande, géranium.
  • Zona : romarin, artichaut, cassis, échinacée.
  • Rhumes, ORL, aff. respiratoires : propolis, bourrache, bouillon blanc (toux sèche), serpolet.
  • Dents (dentifrice) : sauge, argile.
  • HE : bergamote, cèdre, camomille, genièvre, citron, mandarine, niaouli, petit grain, romarin.

 

Terrains

  • HE : Odeur aromatique, saveur amère ; piquante pour le type thymol. Contient des phénols et des monoterpènes. Tonifiante, fortifiante, énergisante, donne courage et volonté, stimule le sympathique et les corticosurrénales.
  • L’HE de thym convient aux intellectuels, aux personnes trop sociales, changeantes ou influençables. Dans tous les cas où la chaleur intérieure est pauvre ou inexistante : excès d’eau, frissons, coups de froid, faiblesse vitale, troubles des poumons ou de l’estomac.
  • Le Thym riche en thuyanol (Thymus Vulgaris, thujanoliferum) est un stimulant mental du cerveau gauche, c’est-à-dire du conscient et de l’effort intellectuel, en relation avec le chakra 6, en médecine indienne. Régénérateur du foie,
    stimulant immunitaire.
  • Le Thym riche en thymol stimule les tempéraments faibles et plaintifs, développe l’intuition, favorise l’authenticité, met « les pieds sur terre », permet d’accepter les aléas de la vie plus facilement.
  • Le Thym riche en linalol stimule les personnes émotives, nerveuses et hypersensibles, qui se sentent souvent incomprises, rejetées ou victimes d’injustices. Il apaise les blessures de l’âme, favorise l’épanouissement et la maturité
    intérieure.
  • Au niveau des tempéraments, le thym est l’HE du type digestif, lymphatique ou Yin dilaté et du type nerveux (HE de tête en olfactothérapie) et l’HE du signe astrologique Cancer.
  • En médecine chinoise :
    • l’HE de thym est conseillée pour les constitutions Yin, qu’il tonifie et dynamise.
    • l’HE thym à thujanol correspond à l’élément ou principe Bois et au méridien du Foie.
    • l’HE thym à thymol correspond au méridien de l’Intestin grêle.
    • l’HE thym saturéoïde est conseillée pour le méridien Poumon (Métal Yin).
  • Le thym est associé en astrologie :
    • Aux planètes Soleil, Mercure, Vénus.
    • Aux signes : gémeaux, cancer, vierge.

 

Homéopathie

Thymol 5 CH : dépression ou asthénie sexuelle avec érections fortes et fréquentes, pollutions nocturnes abondantes, asthénie, fatigabilité physique et mentale, irritabilité.

 

Famille botanique

  • Lamiacées (ex. Labiées) : 7ème importante famille de plantes dicotylédones en nombre d’espèces identifiées dans le monde, qui comprend environ 6 000 espèces et près de 210 genres, originaires des zones tempérées et ensoleillées.
    Principale famille de plantes à huiles essentielles, antibiotiques naturels pour l’aromathérapie. Le genre Thymus comporte plus de 300 espèces.
  • Les Lamiacées contiennent des hydrates de carbone aromatiques sous la forme de phénols, qui possèdent des
    propri
    étés antiseptiques aussi bien qu’aromatiques. Les terpènes contenus dans les plantes les protègent contre
    les insectes, les myc
    ètes et les bactéries. Les autres constituants des Lamiacées sont : le Phosphore, le Vanadium, le Magnésium, le Calcium, le Potassium, le Lithium et le Molybdène.
  • En anthroposophie, les Lamiacées ont un effet dincarnation sur la psyché grâce à leur qualité de réchauffement.

Thèmes psychologiques principaux des Lamiacées en Homéopathie :

  • Reconnaissance : les patients Lamiacées ont un grand besoin de reconnaissance. Le manque de reconnaissance est ressenti de toutes sortes de manières : au travail, à la maison, dans la famille, et avec les amis, mais surtout, ce manque est ressenti par rapport au père, souvent très autoritaire. Les patients souffrent de ne pas être reconnus pour leurs qualités propres par leurs parents ou leur conjoint. Le manque de reconnaissance s’avère très fort dans le prototype de l’orphelin : pas de parent et donc pas de reconnaissance d’hérédité biologique.
  • Ambition : pour obtenir la reconnaissance, les patients se jettent dans leur travail avec beaucoup d’ambition et essaient de faire bonne impression. Ils font de leur mieux mais ce n’est jamais suffisant. « C’est mon devoir de faire de mon mieux. »
  • Refoulement : les patients sont pleins d’émotions mais ne peuvent pas les exprimer adéquatement ; ils ont du mal à les verbaliser. En dépit de leur loquacité, ils s’expriment insuffisamment et ne montrent pas leur vulnérabilité ou n’expriment pas leurs véritables sentiments. L’origine de cette situation peut souvent être retrouvée dans leur enfance : des parents qui ne montrent pas leurs propres sentiments, qui ne disent pas la vérité, etc.

Principales cibles cliniques des Lamiacées en Homéopathie :

  • Nez (obstruction, sinusites, inflammation), tête, tempes.
  • Gorge, thyroïde, langage.
  • Système digestif : douleurs spasmodiques, crampes, troubles de l’estomac, des intestins et du rectum, du foie.
  • Système circulatoire : congestions, hémorragies.
  • Système nerveux : agitation, irritabilité, insomnies.

 

Références

Wikipédia, nature-o-sante.com, medecine-alternative.info, le-pouvoir-des-plantes.over-blog.com, Femme actuelle, Guy Roulier, Nerys Purchon, Maurice Mességué, Drs D. Scimeca, M. Tétau, L. Chevallier, J. Valnet, JM. Morel, H. Voisin (homéopathie).

Lamiacées : Wikipédia, interhomeopathy.fr (Rob Peters, Jan Scholten)

Terrains : Jean-Louis Abrassart, Michel Odoul, Yves Réquéna, Xavier Slingue.

 

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