Le pissenlit

Noms

Nom latin : Taraxacum officinale, Taraxacum dens leonis.

Noms communs : dent-de-lion (lié à la forme recourbée de ses feuilles), pisse-au-lit (diurétique), couronne de prêtre, tête de moine, cramaillot (en Franche-Comté).

Étymologie : Le nom « pissenlit » est attesté dès le XVe siècle ; il provient des propriétés diurétiques de la plante. Le pissenlit entre dans l’expression « manger les pissenlits par la racine ». Taraxacum signifie «je trouble, j’agite».

Autres langues : l’expression dent-de-lion est à l’origine du terme anglais dandelion, en italien (dente di leone), en catalan (dent de lleó), en espagnol (diente de león), en portugais (dente-de-leão), en gallois (dant y llew), en allemand (Löwenzahn), en espéranto (leontodo), en danois (løvetand), en roumain (dintele leului), en cornique, (dans-lew), en norvégien (løvetann), en néerlandais (leeuwentand).

Les pissenlits « véritables » sont des espèces du genre Taraxacum. Des espèces d’autres genres de la famille des Asteraceae peuvent prendre néanmoins à tort ce nom : Hypochaeris (les porcelles), Leontodon (les liondents, surtout le léontodon-faux-pissenlit), Crepis (les crépides), Pilosella (les piloselles), Hieracium (les épervières, notamment Hieracium taraxacifolium, épervière à feuilles de pissenlit), Picris (les picrides).

 

Habitat

Hémisphère nord, commun dans les prairies et les champs humides de toute l’Europe. Sans doute originaire d’Asie centrale.

 

Histoire, mythologie et symboles

Il est courant de faire un vœu lorsque l’on souffle sur les pistils de ce petit génie. Le rituel est similaire à celui de la lampe à huile, de l’étoile filante ou du bouton d’or.

L’image représentant une femme soufflant sur les aigrettes de pissenlits est la marque du dictionnaire Larousse, symbole de « la connaissance semée à tout vent ».

Dans le calendrier républicain français, le 26e jour du mois de ventôse, est officiellement dénommé jour du Pissenlit.

Le papillon de nuit « sphinx du pissenlit », Amata phegea (Arctiidae) se nourrit de ses feuilles.

Le pissenlit est une plante mellifère. C’est une importante source de nourriture pour les abeilles car il produit du pollen tôt au printemps mais aussi jusqu’à l’automne, puisque la floraison se poursuit et assure une source nutritive continue. Au moins 93 espèces d’insectes se nourrissant de pollen de pissenlit ont été recensées.

Les tiges peuvent être utilisées pour faire de la « musique verte », avec un hautbois de pissenlit grâce à une tige souple d’environ 5 mm de diamètre, pour jouer de petites mélodies, ou imiter un canard ou le pleur d’un nourrisson.

« Des pissenlits par la racine » est un film de Georges Lautner, sorti en 1964.

Dans les années soixante, on fabriquait encore du caoutchouc avec son latex.

 

Propriétés et indications en phytothérapie

Le pissenlit fait partie de la Pharmacopée Française liste A. On utilise les feuilles (récoltées au printemps, idéalement avant la floraison, mi-avril à mi-mai) et les racines (racines récoltées au printemps et à la fin de l’automne) de la plante.

  • Système digestif (racines) : action tonique amer, stomachique, cholagogue, eupeptique, anti-obésité, laxatif doux, anti cancer, anti diabète ; cholérétique (feuilles).

-> Indications : calculs biliaires (prévention), troubles biliaires, insuffisance hépato biliaire, faiblesse hépatique, hépatites, ictère, cancer du foie, pancréatites, stases gastro-intestinale, lithiase vésiculaire, dyspepsies, hypercholestérolémie, constipation chronique, insuffisance de digestion des lipides, diabète, manque d’appétit.

  • Système urinaire (feuilles) : action diurétique.

-> Indications : calculs urinaires et rénaux, cellulite, œdèmes disgracieux ou douloureux, toxines.

  • Système locomoteur ou ostéo-musculaire (feuilles, racines) :

-> Indications : inflammation des articulations, arthrite, rhumatismes, goutte.

  • Système cutané (racines) : action dépurative.

-> Indications : problèmes de peau (acné, eczéma, psoriasis), cellulite.

  • Système circulatoire et sanguin (feuilles) : anti-inflammatoire, anti-oxydant, anti-angiogénique, anti-HIV.

-> Indications : hypertension, hypercholestérolémie, insuffisance cardiaque, hyperkaliémie, sida.

Utilisation en phytothérapie

Gélules :

  • 2 gélules 2 fois par jour à prendre au moment des repas avec un verre d’eau en cure de 3 semaines par mois.

Teinture-mère (TM ) :

  • Taraxacum dens leonis TM : 30 gouttes dans un verre d’eau 2 ou 3 fois par jour, avant les repas, en cure de 3 semaines par mois.

Aliment :

  • Feuilles en salade, récoltées au printemps, idéalement avant la floraison (terrains en friches, jardin ou balcon). Riches en vitamines (A, B1, B2, C, E), et en sels minéraux (calcium, magnésium, potassium, fer, etc.). Idéales en cure de printemps.
  • Les fleurs sont comestibles, décoratives et ont bon gout, ajoutées aux salades.
  • Utilisé comme les épinards, le pissenlit peut aussi se cuire et s’ajouter à certaines soupes.
  • Les boutons floraux sont consommés à la manière des pointes d’asperge et se conservent dans du vinaigre ou du sel (se consomment alors comme les câpres).
  • Les racines se mangent crues ou bouillies.
  • Le jus de pissenlit, conseillé en cure d’un mois au printemps : on l’exprime de préférence le jour même à l’aide d’un extracteur à jus, avec moitié feuilles et moitié racines et il se boit d’une ou deux cuillérées à soupe le matin et le soir.
  • Café de pissenlit : avec 25 ml de poudre de racine de pissenlit, 1 litre d’eau. Cueillir les racines tard à l’automne ou tôt au printemps, les laver, les brosser. Couper en petits morceaux, déposer sur un gril recouvert de papier absorbant. Laisser sécher à l’air pendant 2 à quatre jours en les retournant quelquefois. Mettre au four à 120° C pendant environ 1 heure où jusqu’à couleur brun foncé. Retourner pendant la cuisson pour une couleur uniforme puis moudre au moulin à café. Pour préparer le café : env. 5 ml de poudre par tasse de café pour une cafetière filtre.

Décoction :

  • Faire bouillir de 3 à 5 g de racines dans une tasse ou un bol, pendant une dizaine de minutes, à boire trois fois par jour.
  • Ou Mettre une poignée (30 g) de feuilles et/ou fleurs ou de racines dans 1 litre d’eau froide, laisser frémir 20 minutes après l’ébullition puis laisser infuser de 30 minutes à 1h avant de filtrer.
    • Usage interne : buvez deux verres de décoction par jour, entre les repas. Ou cure d’un litre par jour, 10 jours par mois.
    • Usage externe : faites des cataplasmes de cette décoction, à appliquer chaque jour pendant 10 min sur les parties à traiter. Utilisez cette décoction matin et soir, comme tonique, pour raffermir la peau. Conservez au réfrigérateur, une semaine maximum.

Suc frais de pissenlit (éclaircit le teint et lutte contre l’acné, l’eczéma et autres problèmes de peau).

  • Faites-en un masque, à appliquer quelques heures avant une sortie importante, une cérémonie, une séance de photo… Lavez parfaitement deux poignées de feuilles de pissenlit, passez-les au blender avec 1 cuillère à soupe de crème fraîche. Appliquez cette purée sur le visage et le cou et allongez-vous en écoutant votre musique préférée pendant une demi-heure. Évitez le contour des yeux. Rincez avec la décoction ci-dessus.
  • Le suc des tiges, appliqué 2 fois par jour, a une action sur les cors et les verrues. Commencez doucement l’application, car ce latex peut causer des allergies cutanées chez certaines personnes sensibles.

Précautions en phytothérapie

Aucune toxicité ni interaction. Ne pas utiliser en cas d’obstruction des voies biliaires. La plante peut être contaminée par la douve du foie, comme le cresson, et ne doit donc pas être consommée crue en cas de proximité de pâturages. On recommande de ne pas prendre au-delà de la dose quotidienne, qui est de 30 g par jour pour les feuilles et 15 g pour les racines. Contre-indiquée en cure prolongée en cas de grossesse, d’allaitement, de maladie cardiaque ou rénale. Contre-indiquée en cas d’allergie aux plantes de la famille des Astéracées (ou Composées).

Associations en phytothérapie

  • rétention d’eau : piloselle, queues de cerise.
  • calculs urinaires : orthosiphon.
  • cure détox : radis noir, sureau.

 

Homéopathie

  • Ictère ou subictère, troubles hépatiques avec gros foie douloureux, ballonnements, constipation (envies d’aller à la selle sans effet), sensation de mal-être, langue douloureuse, sensible, sèche le matin avec gout amer, dépapillée « en carte de géographie » (langue saburrale avec des zones rouges dispersées), renvois aigres, amers. Céphalées et migraines lancinantes (occiput, tempes) ou prurit chez les sujets « hépatiques ». Cancer de la vésicule biliaire. Borborygmes abdominaux ; mouvements rapides et continuels dans le bas-ventre comme si des bulles s’y forment et y éclatent, pincements dans le bas-ventre, puis émission de gaz. Taraxacum 4 ou 5CH.
  • Dysfonctions hépatobiliaires : prendre Taraxacum dens leonis 6 DH, 20 gouttes buvables à diluer dans un fond d’eau de 1 à 3 fois par jour avant les repas. Ce traitement est à effectuer sur 2 mois.
  • Troubles urinaires : besoin urgent, non douloureux d’uriner. Fréquent besoin d’uriner avec émission d’urine abondante. Parfois avec soif (diabète).
  • Les mains, l’extrémité des doigts et/ou le bout du nez froids (aggravé à 8 heures du soir).
  • Névralgie du genou (soulagée par la pression), douleur du sterno-cléido-mastoïdien, douleur dans la région lombaire, sueurs nocturnes abondantes qui réveillent, fièvre avec frissons débutant après le repas ; typhoïde avec douleurs violentes des extrémités.
  • Remèdes qui suivent bien : Arsenicum, Asa foetida, Belladonna, China, Lycopodium, Rhus, Staphysagria, Sulfur.
  • Antidote: Camphora.
  • Durée d’action: 14 à 21 jours.
  • Aggravation: Par le repos, assis, debout, couché, le soir et la nuit.
  • Amélioration: Par la marche, le toucher.
  • Peut être utilisé au cours de la grossesse et de l’allaitement.
  • Point de Weihe : devant l’insertion du lobule de l’oreille gauche (VB2 Ting hui en acupuncture).

 

Famille botanique

La famille des Astéracées (1.530 genres et plus de 23.000 espèces) est très importante en :

  • phytothérapie et homéopathie : arnica, souci (calendula), matricaire camomille, pissenlit, séneçon, pâquerette, bardane, aunée, etc.
  • alimentation : elle fournit les laitues, les chicorées dont l’endive (ou chicon), la scarole, et la frisée, l’artichaut et le cardon, le salsifis, le topinambour, le tournesol.
  • jardin d’ornement : plus de 200 genres sont cultivés comme plantes ornementales (aster, chrysanthème, etc.). Certaines espèces fournissent un insecticide à base de pyréthrines, d’autres éloignent les rongeurs.

 

Références

Wikipédia, comprendrechoisir.com, passeportsante.net, doctissimo.fr, homeophyto.com, homeoint.org

 

En savoir plus

Recettes (biscuits, vin, salades, potages, purée, …) : http://millepetales.chez.com/pissenlitc.htm

 

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